Ils sont nombreux à se dissimuler au cœur du maquis corse. Les Orii, curieux édifices rocheux transformés en abris de berger miniatures, plongeraient presque les voyageurs dans l’univers de la bande dessinée et des petits hommes bleus. Spectaculaire, le plus célèbre d’entre eux n’en demeure pas moins difficile à trouver… Il se situe en Corse du Sud près de Sotta, dans le hameau de Canni.
Au sommaire- Des blocs de pierres millénaires transformés en habitations
- Un abri troglodyte difficile à trouver
- Autour de l'Oriu di i Canni, d'autres trésors régionaux à découvrir
Des blocs de pierres millénaires transformés en habitations
Dans le village de Canni se dresse un surprenant bloc de pierres coiffé d’un gigantesque bonnet pointu : l’Oriu di i Canni. A l’origine de son apparition, l’érosion ou taffonisation (du Corse « taffone » signifiant « trou ») creusant la roche par l’action du vent et des embruns. C’est donc ce phénomène géologique étonnant qui a fait apparaître sur le sol corse ces formes minérales.
Dès la Préhistoire, les hommes s’en servent comme abri pour vivre, protéger les bêtes ou encore enterrer les morts. Au XIXe siècle, des modifications y sont apportées : ils sont alors cloisonnés par des murs de pierres et on y entre par de petites portes. Situés sur les chemins de transhumance des troupeaux, les orii deviennent ainsi des habitations provisoires pour les bergers.
Marc Biancarelli, auteur du magnifique roman corse Orphelins de Dieu, se sera certainement inspiré de ces étranges habitats pour dépeindre l'un des lieux emblématiques de son récit :
"Ils rampèrent encore une certaine distance au pied d'un escarpement, protégés par les buissons de cistes, et jusqu'à ce qu'ils atteignent un domaine où on avait, dans le flanc de la montagne, muré une sorte de grotte pour la transformer en abri."
Un abri troglodyte difficile à trouver
Si l’Oriu di i Canni est le plus connu et le plus beau de Corse, il reste cependant très peu répertorié dans les guides touristiques. Sa recherche peut relever du défi. Pourtant, ce monument à l’esthétique originale est accessible à pied et seulement 10 minutes de marche sont nécessaires pour l’atteindre.
Voici les explications (en vidéo) de l'Office de Tourisme de Porto-Vecchio :
Si vous vous trouvez près de Porto-Vecchio ou de Figari, prenez la D859 et continuez sur plusieurs kilomètres. Vous passez alors par Cancaraccia avant d’emprunter la route qui mène vers Chera.
Pour éviter de venir perturber les habitants du hameau de Canni, garez votre véhiculer sur le parking du hameau de Scaledda / Scalella. Continuez à pieds vers le sud, direction Canni, et grimpez à gauche sur la colline. L’Oriu n’est plus très loin, car il faut moins d'un kilomètre de marche pour le trouver.
Arrivé(e) en haut, n’hésitez pas à faire le tour de l’Oriu et à prendre des photos. Et si vous souhaitez vous rafraîchir un peu, poussez la petite porte pour découvrir l’intérieur qui conserve la fraîcheur. Mais attention : une lectrice nous a indiqué dernièrement qu'il est possible qu'il soit fermé par les propriétaires ; alors renseignez-vous avant de venir sur place.
Autour de l'Oriu di i Canni, d'autres trésors régionaux à découvrir
Profitez de votre excursion pour suivre les sentiers du patrimoine pastoral, cette fois-ci en optant pour plusieurs sessions de randonnée à travers le maquis insulaire de l'Extrême-Sud. Car l'Oriu di i Canni n'est que l'un des témoignages de l'héritage des bergers et agriculteurs corses.
A Monacia d'Aullène notamment, au-dessus de la célèbre plage de Roccapina, se trouve un autre Oriu très photogénique, ainsi que plusieurs moulins d'autrefois. Prévoyez une balade de 45 minutes depuis le village, à la découverte d'anciennes bâtisses et de paysages typiques de l'histoire corse.