© Roc Seven - Casa Santini
hotel roc seven porto-vecchio

Porto-Vecchio loin des clichés : à la découverte du vrai visage de la Cité du Sel

Par Ange 20 min. de lecture
  • Familial
  • Slow-tourisme
  • Patrimoine naturel
  • Gourmand
  • Insolite
5/5

Je dois vous faire un aveu : en tant que Corse, j’ai toujours eu un mauvais a priori sur Porto-Vecchio (ou “Portivecchju” dans la langue locale). Trop de touristes, trop de résidences secondaires, trop de clichés balnéaires… Vous me direz que ça commence mal pour un reportage ! Alors de quoi vais-je vous parler après une telle entrée en matière ?

Eh bien de beaucoup de choses. Sauf des sites et activités touristiques surfait(e)s dans ce paradis des noctambules et des plagistes, toujours plus nombreux. On évoquera vite les sempiternelles plages de rêve, pour trouver les points de baignade plus confidentiels, voire secrets. On cherchera les visites et rencontres alternatives, en quête de la vraie Corse.

Et bien sûr, ce n’est pas faute de le répéter : partez au printemps, aux débuts de l’automne, loin de la foule estivale. Votre expérience de Porto-Vecchio n'en sera que sublimée.

Au sommaire
  • Une brève histoire de Porto-Vecchio
  • Les immanquables (donc dispensables) de Porto-Vecchio
  • Boire, manger, éveiller les sens à Porto-Vecchio
  • Mes coups de coeur dans le centre de la Cité du Sel
  • Visiter les marais salants, redonnés à la Nature
  • Marcher jusqu’au Phare de la Chiappa
  • Pique-niquer au hameau en ruines de Pruna
  • Les plages et coins de baignades plus confidentiels à Porto-Vecchio
  • Escapade dans l’Ospedale, pour un bain de nature
  • Grimper jusqu’aux vestiges du Casteddu d’Araghju et de Tappa
  • 2 tours génoises exceptionnelles près de Porto-Vecchio
  • S’offrir une virée en mer, direction Bonifacio et les Lavezzi 
  • Voir la Dame de Bonifacio (et autres curiosités) à Levie
  • Côtoyer les animaux de la Ferme pédagogique de Padula
  • Visiter le domaine viticole BIO de Torraccia, près de Lecci
  • Au-delà de 30 minutes de route depuis Porto-Vecchio

Une brève histoire de Porto-Vecchio

Remontons loin dans le temps, avant même la fondation génoise de 1539, pour connaître les origines de Porto-Vecchio. On raconte que ce sont les Torréens, peuple disséminé dans tout le sud de l’île, qui occupent le territoire plusieurs millénaires avant notre ère - comme en attestent les vestiges dont je parle plus loin dans ce reportage. 

L’arrivée des Grecs de Syracuse, au 4ème siècle av. J.-C., fait apparaître l’anse de Porto-Vecchio dans les cartes antiques ; on la connaît sous le nom primitif de “Portus Syracusanus”, donné par les romains occupant la Corse pendant près de 7 siècles.

porto-vecchio en corse du sud © Eugene Sergeev
Porto-Vecchio se dessine dans la baie, entre marine et reliefs.

Beaucoup plus tard, le Moyen-Âge et ses troubles passés, l’histoire de la cité reprend vie. Comme partout en Corse, les pirates pullulent sur le littoral. Les Génois décident donc en 1539 d’installer ici une colonie et d’y ériger, à l’instar de Bastia, Calvi ou Bonifacio, une forteresse capable de protéger la population et la garnison des attaques barbaresques.

L’Abbé Letteron cite un évêque insulaire, Monseigneur Giustiniani, qui écrivait au sujet de la fondation de la ville : 

Les fustes des corsaires trouvaient dans ce canal un endroit excellent pour se cacher. Ce pays a eu beaucoup à souffrir des incursions des corsaires avant que Portovecchio fut habité. [...] C'est pour leur fermer cet asile que l'Office de Saint Georges fit bâtir là un village qu'il peupla lui-même. [...] Le pays s'est ainsi trouvé admirablement défendu.

Centre d’affrontements et d’insurrections réguliers au cours du 16ème siècle, la citadelle est détruite et reconstruite plusieurs fois. En 1553 puis en 1564, par exemple, l’impétueux Sampiero Corso s’empare de la cité, après des bombardements et pas mal de dégâts causés sur la citadelle et ses bastions. On raconte que le trou béant visible dans le bastion de Sant’Antonu aurait été creusé par un boulet projeté lors d’un assaut. 

citadelle de porto-vecchio © Ruben Holthuijsen
Les solides fortifications de la citadelle de Porto-Vecchio remontent au 16ème siècle.

Après la cession de l’île à la France, Porto-Vecchio se développe en attirant de plus en plus de populations issues des communes et régions environnantes. Le surnom de “Cité du Sel” lui est donné lors de la période d’expansion des salines, entre la fin du 18ème et le début du 19ème siècle. 

Mais le paludisme pose encore de nombreux problèmes sanitaires : on décide donc d’assécher les marais au 19ème siècle, sans succès ; ce sont les américains, grâce au DDT pulvérisé après la Seconde Guerre Mondiale, qui assainissent totalement le territoire et le rendent plus propice à l’habitat.

Dès lors, Porto-Vecchio se développe activement : la croissance démographique explose, le tourisme devient une source économique majeure, faisant de la cité un véritable centre micro-régional. Et vous voilà.

Les immanquables (donc dispensables) de Porto-Vecchio

Commençons par les plages victimes des cartes postales et guides instagrammables : Palombaggia en tête, trop prisée en haute saison, considérée (il faut le reconnaître) comme l’une des plus photogéniques de Corse-du-Sud ; la plage de Santa-Giulia et son étang évidemment, envahie de bateaux et de touristes, comme les anses de Tamaricciu, de Pinarellu et de Saint Cyprien. Toutes sont de véritables bijoux, d’où la surfréquentation en haute saison.

Un autre spot paradisiaque, à plusieurs titres, affiche des dizaines de milliers d’avis en ligne, reflets de la popularité démesurée de la destination : la Rondinara. Allongée en croissant dans la baie du même nom, la plage côtoie une presqu’île propice à la balade (y compris pour les petites familles) et quelques curiosités naturelles et historiques - comme un bunker de la Seconde Guerre Mondiale. Vous avez soudainement envie de la découvrir ? Je ne peux pas vous en vouloir ; mais vous êtes prévenu(e).

baie de rondinara en corse du sud © Sam74100
La sublime baie de Rondinara vue du ciel.

Et puis il y a le port de plaisance de Porto-Vecchio. Sous le centre historique, la marine vante “un cadre de détente agréable, avec ses bars, glaciers et restaurants”. Si vous aimez la côte d’azur, vous êtes au bon endroit, parce que ça a un côté Riviera. Mais pourquoi s’entasser sur les terrasses bondées alors que la cité regorge d’autres endroits plus exclusifs ?

Si vous voulez mon avis, il y a quelques bonnes adresses qui méritent le détour, en ville comme en dehors. Je vous les partage maintenant.

Boire, manger, éveiller les sens à Porto-Vecchio

Amateurs de terroir corse et gourmands du dimanche pourront, comme moi, passer une petite heure sur les marchés locaux et dans les échoppes des environs. Ou bien se poser sur l’une des meilleures terrasses en front de mer, à la Casa Santini.

Le marché des producteurs. Installé place Henri Giraud chaque dimanche matin, les étals des artisans de Porto-Vecchio et des environs disposent miels, huiles d’olives, fromages et charcuteries dans une ambiance vibrante et aromatique. Un véritable régal pour les petits comme pour les grands.

L’Aria Marina, marché des créateurs corses. Seulement en juillet et août, le quai Paoli prend vie en soirée avec les artisans et créateurs insulaires. Rendez-vous de 19h à minuit pour flâner - et acheter quelques souvenirs - dans une atmosphère animée.

La table corso-ligure du restaurant Roc Seven - Casa Santini. Cet hôtel-restaurant occupe une place unique sur le front de mer de Porto-Vecchio. Récemment réinventé, il développe une carte d’inspiration corse et méditerranéenne, marquée par de fortes influences italiennes (à l’image des étonnants arancini au Brocciu, de la tarte aux fraises aux canistrelli, ou encore du carpaccio de poulpe au thym), avec des clins d’oeil aux classiques de la bistronomie française.

cuisine restaurant roc seven casa santini porto-vecchio © Roc Seven - Casa Santini
La table du Roc Seven - Casa Santini joue le melting-pot des saveurs.

On appréciera sa large sélection de recettes, fromages et charcuteries corses, de fruits et légumes de saison, choisis et mis en “musique” par deux chefs renommés du groupe Fahrenheit Seven. 

Et pourquoi pas y commencer votre journée avant une excursion en mer ? Le petit déjeuner, aussi varié et saisonnier que les autres cartes du restaurant, accepte tous les jours la clientèle extérieure, jusqu’à 10h30. 

restaurant casa santini roc seven porto-vecchio © Roc Seven - Casa Santini
Imaginez prendre un petit-déjeuner ou un dîner avec ce panorama.

Les couples en quête de détente et de romantisme opteront plutôt pour l’une des soirées “apéro-chill” en terrasse (3 soirées par semaine en haute saison, 2 en basse saison), profitant ainsi du coucher de soleil sur la baie, dans une atmosphère deep-house. Si vous appréciez les cocktails raffinés, vous serez servi(e) ; mais pensez à siroter l’immanquable Capo Spritz, invention pétillante de la maison Mattei. Inutile de préciser que la réservation s’impose...

Visiter le site Roc Seven - Casa Santini

Les Bergeries de Bala. Si le marché de Porto-Vecchio n’a pas répondu à vos attentes, ou que vous voulez acheter directement auprès du producteur, voilà une halte à quelques kilomètres du centre-ville. Fromages et charcuteries locales, liqueurs et autres produits artisanaux y sont proposés une grande partie de l’année, avec en prime un accueil sympathique. En basse saison, si les tenanciers en ont le temps, vous aurez droit à une rapide visite commentée.

L’épicerie fine Sapori Nustrali. En plein coeur de Porto-Vecchio, cette petite boutique gourmande favorise le circuit-court en mettant à l’honneur la diversité du terroir corse (charcuterie Nustrale, fromage, terrine, huile d'olive, miel AOP, canistrelli, douceurs…). Idéal pour s’arrêter déguster un bon vin sur la petite terrasse de l’épicerie, ou pour emporter avec soi quelques trésors de la gastronomie corse.

épicerie fine sapori nustrali à porto-vecchio
Sapori Nustrali propose des spécialités locales en plein coeur de la Cité du Sel.
Petit Guide 111 expériences remarquables en Corse
Guide de voyage Petit Guide 111 expériences remarquables en Corse Découvrir

Mes coups de coeur dans le centre de la Cité du Sel

Voilà encore des immanquables, de ceux qu’on ne peut pas éviter tant leur valeur patrimoniale est grande. Je m’en voudrais de ne pas en parler.

La citadelle de l’Office de Saint-Georges. L’histoire de la Cité du Sel a pris naissance ici… ou presque. Bâties dès 1539 par la puissante banque génoise, les fortifications de Porto-Vecchio ont connu tous les soubresauts insulaires. Elles encerclent aujourd’hui un centre historique paisible et vivant. Ses 5 bastions sont inscrits, au même titre que la Porte génoise, aux Monuments Historiques. Au cas où une visite guidée vous tenterait, l’Office de Tourisme en propose 1x / semaine entre avril et octobre. 

porto-vecchio en corse et sa marine © Eugene Sergeev
Le port de plaisance de Porto-Vecchio attire les foules en haute saison.

L’église Saint-Jean Baptiste. De style néo-roman, l’édifice religieux compense sa simplicité architecturale (datant du 19ème siècle) par une décoration intérieure surprenante, faite notamment de trompe-l’oeils. Sans compter qu’elle est entièrement climatisée ! En face de l’église, la petite chapelle Santa Cruci reste ouverte au public. Ne l’évitez pas, ce serait dommage.

La Taillerie du Corail. Cette petite boutique dont le nom résume bien la promesse se doit d’être visitée si vous cherchez à découvrir l’or rouge de l’Ile de Beauté, travaillé ici sous toutes ses formes et de manière totalement artisanale : main en corail, bagues, bracelets, pendentifs sur mesure… Les propriétaires ne sont pas avares en conseils, bien au contraire. L’adresse : Sortie Sud, 46 Rue Maréchal Juin, 20137 Porto-Vecchio.

taillerie du corail corse à porto-vecchio
Dans l'atelier de la Taillerie du Corail, on privilégie le sur-mesure.

Si vous souhaitez visiter Porto-Vecchio en compagnie d’un guide local, notre partenaire GetYourGuide propose d’une découverte de la Cité du Sel commentée par un habitant connaissant toutes les bonnes adresses et anecdotes : 

Voir l'activité

Visiter les marais salants, redonnés à la Nature

Autrefois, le sel représentait une excellente valeur d’échange ; le mot “salaire” ne dérive-t-il pas du sel d’ailleurs ? Porto-Vecchio, nichée à l’embouchure du Stabiaccu”, a su depuis des siècles tirer parti de ce trésor naturel : dès 1795, les salines furent activement exploitées, produisant jusqu’à 1000 tonnes d’or blanc chaque année.

Certains historiens, s’ils remontent jusqu’à l’Antiquité, pensent que les salines de Sant’Amanza, plus au sud, ont précédé celles de Porto-Vecchio (avant d’être détruites par la République de Gênes pour endiguer la contrebande).

Quoi qu’il en soit, le réseau de canaux et les bassins, à l’instar des anciennes habitations des exploitants, sont de nos jours rendus à Dame Nature. On n’y observe plus la récolte, mais le paysage, tout près du port de commerce. Quelques flamands et autres oiseaux migrateurs viennent d’ailleurs s’y reposer. 

“Depuis les années 2000, les sauniers et paludiers ont cessé de récolter le précieux sel marin qui autrefois avait fait la réputation de la microrégion et sa richesse.”

Corse Net Infos

Vous penserez à m’envoyer quelques photos de votre excursion guidée dans les salines de Porto-Vecchio : l’Office de Tourisme organise effectivement des journées découvertes, commentées par des guides locaux. Ne cherchez pas ailleurs en Corse, il n’y a qu’à Porto-Vecchio qu’on peut déambuler dans des salines.

Marcher jusqu’au Phare de la Chiappa

Voilà une belle occasion de promenade au point du jour ou au couchant. Perché sur la pointe de Chiappa, non loin de la ville, ce monument a été érigé en 1845 et continue d'illuminer les eaux de la Méditerranée.

Une randonnée accessible, par un chemin de terre, mène en 20 minutes environ à ce phare reconnaissable à sa tour carrée blanche de 16 mètres, couronnée d'une lanterne. Le site offre une vue panoramique sur la baie et l’horizon, dans le cadre d’une réserve naturelle (respectons donc cet environnement préservé). A faire aux heures les moins chaudes de la journée, avec de bonnes chaussures et de l’eau à volonté.

le phare de chiappa à porto-vecchio © Klaus Nahr
Ce beau phare illumine toujours le littoral de Porto-Vecchio.

Pique-niquer au hameau en ruines de Pruna

Merci à Anne-Laure, qui habite dans la région, de m'avoir partagé ce joli trésor du patrimoine. Et c'est vraiment à proximité de Porto-Vecchio ! Cette balade bucolique, Anne-Laure nous conseille de la faire "entre Février et Avril, le matin vers 10h30, le sac à dos plein de charcuterie, de fromage et de pain, parce que c’est la ou elle a le plus de charme".

Le sentier s'avère un peu difficile à trouver, il se mérite ! Prendre la route en direction de Piccovaggia. Franchir le col de Varra (intersection de Pavellone) et deux virages plus bas, au niveau du transformateur électrique, garer la voiture. Emprunter le chemin à gauche serpentant le massif. Effectuer 20 minutes de montée avant d’arriver en haut de la colline. Puis suivre le chemin discret qui démarre sur la droite.

hameau abandonné corse pruna © Anne-Laure Tozzi
Les ruines du hameau de Pruna.

Arrivé(e) au hameau abandonné, "on sent le poids d’une histoire de famille qui résonne entre les vieilles pierres". Le village aurait été fondé au 18ème siècle par la famille Biancarelli, dont on raconte qu'elle aurait changé son nom pour échapper à une vendetta. La fin du peuplement de Pruna date de 1935, comme souvent dans les hameaux ruinés en Corse.

Sur la gauche, vous trouverez une énorme table en pierre ou vous pourrez vous installer pour déjeuner (si vous ne faites pas la randonnée en période trop touristique). Au fond du hameau, une Vierge trône sur un rocher ; grimpez sur le roc pour vous offrir une belle vue sur l’entrée du port de Porto-Vecchio.

Les plages et coins de baignades plus confidentiels à Porto-Vecchio

La plage de Porto-Novo. Voilà, selon les propres mots d’un local, “un endroit retiré dont l’accessibilité limite forcément la fréquentation” ; il vous faudra marcher 45 minutes pour la rejoindre, ou partir en bateau. Cette plage sublime se cache entre celles de Santa Giulia et de la Rondinara.

une plage de porto-vecchio © Mathilde Cureau
Les eaux cristallines des plages de Porto-Vecchio.

La plage de Tarcu. Les gens vous diront qu’elle est loin d’être la plus belle ; c’est vrai, mais au moins vous aurez droit à une belle bande de sable, propre, pratique et beaucoup moins fréquentée qu’ailleurs. Cette petite anse de sable entre Porto-Vecchio et Solenzara s’accompagne d’un parking gratuit, d’une paillote et de rochers où les curieux pourront pratiquer le snorkeling, en quête de petits poulpes et autres poissons de roches. 

La plage de Lavu Santu (ou “Ovu Santu”). Vous aimez vous sentir seul(e) sur le sable, même en plein été ? Banco. En plus, vous pourrez vous offrir une petite randonnée pédestre (25 minutes) sur un sentier douanier, depuis la plage de Fautea jusqu’à cette vaste bande de gravillons blancs de 3 km de long, adossée à un étang du même nom. Attention tout de même à la profondeur et aux vagues, assez fortes ici. Emportez de l’eau et de quoi manger, vous ne trouverez rien à Lavu Santu.

la plage de lavu santu à porto-vecchio © Gianni
La grande plage de Lavu Santu près de Porto-Vecchio.

La plage de Carataggio. Celle-ci se classe dans une autre catégorie. Intimiste, voire naturiste (sur une partie de la plage, mais à l’écart), la plage de Carataggio est considérée comme l’un des joyaux secrets de la côte sud-est. Après vous être garés en bord de route, vous devrez marcher une vingtaine de minutes (pas en sandales ou en tongs SVP) avant d’en prendre plein les yeux. Le seul point noir, souvent mentionné par les voyageurs et locaux : les bateaux viennent trop prêt du bord pendant l’été. On regrettera encore une fois le manque de respect des caboteurs en haute saison.

Les vasques de la Solenzara. Certes, il y a 35 à 40 minutes de route en vue. Sauf que vous prendrez moins de risques qu’en montant vers les piscines naturelles du Cavu ou le canyon de la Purcaraccia (difficile d’accès et parfois sujets à restrictions). Attirant beaucoup de monde en été, la Solenzara dispose de plusieurs points de baignade grâce à ses différents affluents ; n’hésitez pas à pousser votre exploration plus loin si vous cherchez des vasques au calme. D’ailleurs, la vallée de Gaglioli mérite une petite rando aquatique, très tranquille.

rivière solenzara © Bensliman Hassan
La Solenzara et ses affluents vous attendent pour des baignades rafraîchissantes.

Escapade dans l’Ospedale, pour un bain de nature

Nichée à une demi-heure de Porto-Vecchio, la forêt de l'Ospedale permet de s’échapper une journée des rumeurs du littoral. Les paysages s'étendent entre une végétation luxuriante de pins, de hêtres et de larici, et les eaux d'un lac artificiel aux allures de lac canadien. Les amateurs d'aventure seront comblés avec un large éventail d'activités, allant de la randonnée sur les multiples sentiers, au canyoning dans les cascades, en passant par des parcours d'accrobranche, des balades à cheval et en VTT.

Outre une faune diversifiée, dont des mouflons, des lézards et même des cochons, le lieu offre donc une incroyable variété de paysages. Vous passerez des pinèdes aux maquis, des garrigues à des sites de granit rose ponctués de filons de quartz. À près d'un kilomètre d'altitude, le lac de barrage de l'Ospédale vous surprendra avec sa capacité de 3 millions de mètres cubes d'eau au printemps, faisant de lui la principale réserve d'eau de la région de Porto-Vecchio.

lac de l'ospedale en corse © Eugenesergeev
L'Ospedale offre un paysage enchanteur au coeur de la nature insulaire.

Pour les plus aventureux, la forêt de l'Ospedale propose également un parcours d'accrobranche de 70 plateformes et 400 mètres de Via Ferrata. Depuis les hauteurs, vous pourrez admirer une vue imprenable sur le golfe de Porto-Vecchio, le lac de l'Ospedale et même la Sardaigne. Enfin, à quelques pas du barrage, la cascade de la Piscia di Gallu, la plus haute de l'île, offre un spectacle à couper le souffle et une expérience de canyoning inégalée. 

Pour vous rendre à cette merveille naturelle, prenez la route D368 en direction de "U Spidali" et Zonza à partir de Porto-Vecchio.

Une bonne table pour se restaurer près de l'Ospedale : le Refuge Cartalavonu. Pas cher, pour une cuisine de bonne qualité, recommandé en avant et début de saison surtout. merci à Anne-Laure pour le conseil.

Grimper jusqu’aux vestiges du Casteddu d’Araghju et de Tappa

Peut-être que les sites de Cucuruzzu et de Filitosa vous évoquent déjà quelque chose ? Celui-ci s’inscrit dans le même contexte historique : édifiée sur les hauteurs de San Gavinu, à environ 20 minutes de route de Porto-Vecchio, la forteresse dite “Casteddu d’Araghju” rappelle les temps archaïques de la Corse, en des temps où l’on bâtissait des refuges fortifiés pour se défendre des invasions intérieures comme extérieures. 

Une petite randonnée sportive de 30 à 45 minutes (temps aller) vous portera aux abords de ce complexe monumental daté du 2ème millénaire avant J.-C.. Là-haut, le panorama sur le golfe de Porto-Vecchio fera office de récompense. 

casteddu d'araghju en corse du sud © Julian Nyça
Les ruines imposantes du Casteddu d'Araghju datent de plusieurs millénaires.

Plus ancien encore, le site archéologique de Tappa se rejoint en voiture en 10 à 15 minutes depuis la ville. Sur place, une marche - sans grande difficulté - de 30 minutes AR environ donne accès, librement, au complexe cyclopéen daté du 4ème millénaire avant notre ère. 

Comme pour d’autres sentiers, gare au coup de chaud : équipez-vous bien, emportez suffisamment d’eau et partez aux heures les plus douces de la journée. Je déconseille néanmoins aux enfants de moins de 10 ans et aux personnes fragiles (certains touristes ont fait des malaises ou renoncé lors de la randonnée du Casteddu d’Araghju en plein été).

2 tours génoises exceptionnelles près de Porto-Vecchio

La tour génoise de Fautea. Parmi les gardiennes de pierre qui quadrillent les côtes insulaires, Fautea fait office de célébrité. En excellent état de conservation, et posée sur un bout de terre panoramique, cette tour génoise remonte au 16ème siècle, à l'époque où la République de Gênes devait protéger la population locale des attaques pirates. Comptez 40 minutes AR pour la petite randonnée qui commence en bord de nationale. Depuis Porto-Vecchio, il vous faudra 40 minutes de route en direction du Nord ; alors profitez-en pour grouper cette balade avec d'autres découvertes dans les environs.

tour génoise de fautea © Jon Ingall
La tour de Fautea se dessine au loin.

La tour génoise de Pinarellu. Non loin de Sainte-Lucie de Porto-Vecchio (à 25 minutes en voiture de la Cité du Sel), la tour de Pinarellu a l'avantage de se trouver au bout d'un sentier facile d'accès, et juste à côté de points de baignade et de plongée réputés. La marche, très agréable, prend environ 2h AR - comme toujours, choisissez le bon moment de sortie pour éviter l'insolation. Une fois arrivé(e) à proximité de la tour, sa structure carrée vous surprendra forcément.

S’offrir une virée en mer, direction Bonifacio et les Lavezzi 

Bon, j’avoue qu’on est un peu dans le cliché touristique… Mais qui n’a jamais apprécié une petite croisière en mer ? A condition, bien sûr, de la vivre dans les bonnes conditions. Voici quelques propositions de sorties en mer au départ de Porto-Vecchio, appréciées par les voyageurs :

Voir la Dame de Bonifacio (et autres curiosités) à Levie

Au cœur du village corse de Livia, le Musée de l'Alta Rocca propose toute l’année une exploration immersive de l'histoire, de la géologie et de la culture de la microrégion. Abritant des artefacts archéologiques, des expositions sur les ressources locales et l'art contemporain, le musée propose une exploration libre pour découvrir à son rythme les coutumes et vestiges de l'Antiquité au Moyen-Âge. Les 9-12 ans ne sont pas oubliés, grâce à des livrets de jeux.

L'attraction phare est la "Dame de Bonifacio", un corps momifié vieux de 9000 ans, retrouvé plus au Sud. Un moment de recueillement et d’éveil historique s’impose devant la matriarche de l’Ile de Beauté.

Ouvert tous les jours (sauf fériés) de juin à septembre, 10h-18h. Ouvert du mardi au samedi (sauf fériés) d'octobre à mai, 10h-17h. Plein tarif : 4€. Tarif réduit / familles : 3€. Entrée gratuite pour les – de 10 ans.

Côtoyer les animaux de la Ferme pédagogique de Padula

Fondée en 2009 tout près de Porto-Vecchio (on y est en 10 minutes), la Ferme pédagogique de Padula se distingue par sa vocation de “médiation animale” au sein d'une exploitation agricole de 3 hectares. On y trouve un centre équestre et une partie consacrée à l'agro-pédagogie. Accessible toute l'année, cette ferme permet à tous, qu'ils soient valides, en situation de handicap ou éprouvant des difficultés, de se rapprocher des animaux qui coulent ici des jours heureux.

La partie pédagogique est organisée en 6 parcs, qui accueillent une faune variée, vivant et se reproduisant au fil des saisons. Un 7ème parc, appelé “nursery”, s'anime spécialement au printemps avec l'arrivée de nouveaux pensionnaires.

chevreau ferme de padula à porto-vecchio © Ferme de Padula
Avec un peu de chance, vous pourrez même nourrir les animaux !

Vous y croiserez une diversité d'animaux, des poules aux paons et dindons, des tortues, des oies et des canards, des lapins, des cochons d'Inde et cochons nains, des chèvres naines, des brebis, des poneys, des ânes, chiens et chats… Sans oublier René le sanglier !

Tarif unique par personne : Entrée + visite : 12€. (Gratuit moins de 2 ans). Accès  sur réservation uniquement, et 2 jours avant. N’attendez pas la dernière minute, les enfants seraient déçus.

Visiter le domaine viticole BIO de Torraccia, près de Lecci

A 20 minutes de la Cité du Sel, l’une des marques viticoles les plus célèbres de Corse ouvre ses portes aux amateurs de bons vins - en plus d'offrir un paysage particulièrement somptueux. Le domaine de Torraccia s'étend en effet sur 43 hectares, entre Bavella et la baie de Pinarellu. Le sol, une mosaïque de granit rose, gris et bleu, donne vie à des vins singuliers et typiques, avec des cépages corses tels que le Niellucciu, le Vermentinu et le Sciaccarellu.

les vins de corse © Unsplash
La Corse est un paradis pour les amateurs de bons vins.

Les plus sensibles à des productions durables apprécieront le fait que Torraccia fait partie des pionniers en viticulture biologique en Corse ; ici, on valorise un savoir-faire ancestral, en produisant des vins sans utilisation de désherbants ni pesticides depuis plus d'un demi-siècle.

Les visites du domaine se font de 9h à 20h en juillet / août, et sur des horaires réduits entre septembre et juin. Renseignez-vous bien à l'avance.

Au-delà de 30 minutes de route depuis Porto-Vecchio

Le sentier des Orii de Monaccia d’Aullène. Bergeries sous roche, maisons de trolls ou abris préhistoriques ? A la vue de ces drôles de grottes murées, cachées dans le maquis de l'Extrême-Sud corse, on peut se poser la question. Les "orii", comme on les appelle ici, peuvent être aperçus sur le sentier du patrimoine du village de Monaccia d'Aullène, à 25 minutes de route de Bonifacio. La commune a su valoriser ici un magnifique patrimoine : les abris sous-roche, bien sûr, mais aussi d'anciennes bâtisses comme une maison paysanne du 18ème siècle et un ancien moulin à eau. En ruines, ces vestiges n'en sont pas moins captivants.

Le sentier principal s'aborde à tout âge, tant que l'on est capable de marcher pendant 2h avec un effort léger. Vous êtes prêt(e) à grimper fort et à vous offrir un point de vue encore plus époustouflant ? A mi-parcours, prenez le sentier qui monte vers l'incroyable Oriu de Monaccia d'Aullène. Je vous préviens tout de suite : c'est très physique.

Oriu de Monaccia d'Aullène © Ithaque
Le Graal s'offre à vous : l'Oriu de Monaccia d'Aullène.

La citadelle de Bonifacio. Même de loin, vous serez soufflé(e) par la vue de cette forteresse imprenable. On dirait presque la proue d'un navire. Passionnés d'histoire ou non, ils sont des dizaines de milliers à partir à l'assaut de Bonifacio chaque année. Car Bonifacio est aujourd'hui la cité corse la plus fréquentée par les touristes, triste revers de sa beauté millénaire.

On s'y promène pour les ruelles ombragées, ses fortifications majestueuses, ses restaurants, ses boutiques locales et bien entendu sa vue imprenable sur les bouches de Bonifacio avec, à l'horizon, le littoral de l'île-soeur qui se dessine quand le temps est dégagé. Une traversée est recommandée si vous en avez le temps. Au centre de cet émerveillement : la vieille ville et ses maisons. Elles dominent à 60 mètres de haut, à flanc de falaise.

falaises de bonifacio © Sam74100
Imprenable autrefois, Bonifacio s'arpente pas à pas.

Randonneurs comme plaisanciers trouveront à Bonifacio tout ce qu'il faut pour combler leurs désirs : les sentiers, les grottes marines, les saveurs locales, les plages de rêve, les balades à cheval sur les falaises, le patrimoine historique marqué par la longue présence génoise...

Une balade avec Alta-Rocc’ânes. Dans l’Alta Rocca, près du village de Serra di Scopamène, en Corse du Sud, Alta Rocc'ânes (L'Asinerie) met à votre disposition ses montures pour vous faire découvrir la région comme autrefois, par les anciens chemins muletiers et les ruelles des villages traditionnels. Chemin faisant, vous pourrez découvrir les paysages et la culture unique de l’Alta Rocca, une terre composée de pittoresques maisons de granit et traditionnellement consacrée à l’élevage et à l’agriculture.

Côté tarifs, cela commence aux alentours de 40€ pour une journée, et les prix montent selon la formule randonnée choisie. Prenez le temps de vous renseigner.

ane corse © Ithaque
Un âne croisé en pleine nature en Corse.

Randonner jusqu’à la Punta di a Vacca Morta. Cette marche accessible même aux petits sportifs (d’au moins 6 ou 7 ans quand même) démarre du refuge de Cartalavonu et monte jusqu’au sommet du massif de l'Ospedale. Prévoyez 3h AR pour la boucle, avec une dernière montée assez rude mais rapide. Une fois sur les hauteurs, vous serez récompensé(e) par un magnifique panorama balayant l’Extrême-Sud, le lac de l’Ospedale et le golfe de Porto-Vecchio. Préparez-vous bien, surtout en été !

En prendre plein les yeux à l'Etang d'Arasu. Même si l’étang appartient à la commune de Zonza, on démarre généralement de la plage de Saint Cyprien, au nord de Porto-Vecchio. On peut faire cette randonnée littorale tout au long de l’année : longez la plage de Saint Cyprien, puis franchissez la fameuse passerelle qui est souvent à moitié démontée (il faut parfois se tremper le bout des pieds mais ça vaut largement le coup)… Et à vous un panorama éblouissant !

étang d'arasu corse du sud © Anne-Laure Tozzi
Saint-Cyprien et l'Etang d'Arasu ne font quasiment qu'un.

Une visite-dégustation sur le Domaine de Zuria. En partant vers le Sud, non loin des bouches de Bonifacio, une autre exploitation viticole, plus jeune mais dynamique, vous invite à découvrir des cépages endémiques - BIO également. Visite de la cave, discussions autour de la vigne corse, dégustation de 4 vins : l'expérience dure 1h30, pour environ 25€ par personne. Sur réservation uniquement.

Vous avez lu jusqu'ici ? Bravo, je ne pensais pas que vous auriez la patience de tout parcourir. Je conclus donc sur cette bonne note, et toujours avec la même conviction : Porto-Vecchio n’incarne la véritable Corse qu’à la condition qu’on se libère de ses clichés.

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Commentaires
  • Jean Michel 5/5 il y a 6 mois Très bel article, complet, qui décrit bien la diversité des beautés de la micro région. Répondre au commentaire
  • Pierre-Sylvio Lefebvre il y a 8 ans SVP me donner les conditions climatiques en janvier et février. Pierre Répondre au commentaire
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